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« Je laisse courir ma main. Je vois apparaître les choses les plus oubliées de ma vie. Rien d’important. De petites joies.
[…] Plus j’écris, plus je descends dans ma mémoire. Cette exploration semble devoir ne jamais finir. Le langage m’a pris
sur ses épaules. Je voyage dans sa cape, survolant le village de mon enfance dont les maisons de verre dévoilent leurs secrets. À notre passage, le paysage se constitue. […] Certaines zones sont écorchées jusqu’à l’os. Ailleurs ce sont de molles élévations que je n’ose appeler collines à cause de leur pâleur.
Mais l’ensemble constitue à coup sûr un monde. […]
Je dois faire naître le langage à l’intérieur du langage. »

Philippe Rahmy, Corps au miroir, Encre et lumière 2013